En cette rentrée 2014, le gouvernement espère trouver dans les réformes des professions réglementées des expédients à la crise, à moins que ce ne soit plutôt des exutoires. Aussi n’est-ce pas tout à fait un hasard si les professions réglementées ont été clouées au pilori médiatique durant tout l’été, notamment avec la publication des moyennes des rémunérations des 37 professions réglementées dans une sorte d’inventaire à la Prévert rassemblant, les mandataires et administrateurs judiciaires avec les plombiers, pharmaciens, notaires, médecins, contrôleurs techniques automobiles, chauffeurs de taxi ou menuisiers ? Inventaire dont il ressort que les mandataires et administrateurs judiciaires sont respectivement sur la deuxième et troisième marche du podium, derrière les greffiers des tribunaux de commerce. L’administration pourrait s’en réjouir ! Ce sont en effet des revenus taxables et corvéables à merci car non délocalisables contrairement aux profits des groupes internationaux. Mais non, pour l’IGF, il faut libéraliser ces professions, ce qui permettrait, selon son rapport, « à un horizon de cinq ans, de générer (…) un surcroît d’activité d’au moins 0,5 point de PIB, plus de 120 000 emplois supplémentaires et un surcroît d’exportation de 0,25 point de PIB ». Dans d’autres circonstances, ces prévisions prêteraient à sourire car on est vacciné contre ce type de prévision depuis que l’on nous a fait le coup avec les emplois que devaient créer les 35 heures ou la croissance quasi éternelle que devait assurer le passage à l’euro ! Cela ne signifie pas pour autant que les professions réglementées seraient intouchables. Dans une économie en mutation, une évolution peut évidemment être envisagée. La Commission européenne revient d’ailleurs régulièrement à la charge sur cette question. Le message sur la diminution des coûts pour le consommateur final est ainsi audible. Mais une éventuelle réforme devrait être faite dans un autre état d’esprit prenant acte aussi des avantages qu’offrent ces professions réglementées, par exemple en termes de sécurité juridique ou de garantie professionnelle.